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Supreme Court of Canada / Cour suprême du Canada

 

 

(le français suit)

 

AGENDA

 

May 3, 2019

For immediate release

 

OTTAWA – The Supreme Court of Canada announced today the list of appeals that will be heard from May 13 to May 24, 2019. This list is subject to change.

 

 

CALENDRIER

 

Le 3 mai 2019

Pour diffusion immédiate

 

OTTAWA – La Cour suprême du Canada a publié aujourd’hui la liste des appels qui seront entendus du 13 mai au 24 mai 2019. Cette liste est sujette à modifications.


DATE OF HEARING /

DATE D’AUDITION

NAME AND CASE NUMBER /

NOM DE LA CAUSE ET NUMÉRO

2019-05-13

Attorney General of Canada v. British Columbia Investment Management Corporation, et al. (B.C.) (Civil) (By Leave) (38059)

2019-05-14

Christine DeJong Medicine Professional Corporation v. DBDC Spadina Ltd., et al. (Ont.) (Civil) (By Leave) (38051)

2019-05-15

Mitra Javanmardi v. Her Majesty the Queen, et al. (Que.) (Criminal) (As of Right / By Leave) (38188)

2019-05-16

Marie-Maude Denis c. Marc-Yvan Côté (Qc) (Civile) (Autorisation) (38114)

2019-05-22

Her Majesty the Queen v. Omar Muhammad Omar (Ont.) (Criminal) (As of Right) (38461)

 

NOTE: This agenda is subject to change. Hearings normally commence at 9:30 a.m.; however, cases with multiple parties often commence at 9:00 a.m. Where two cases are scheduled on a given day, the second case may be heard immediately after the first one or at 2:00 p.m.  Hearing dates and times should be confirmed with Registry staff at 613-996-8666.

 

Ce calendrier est sujet à modification. Les audiences débutent normalement à 9h30; toutefois; l’audition des affaires concernant des parties multiples commence souvent à 9 h. Lorsque deux affaires doivent être entendues le même jour, l’audition de la deuxième affaire peut avoir lieu immédiatement après celle de la première ou encore à 14 h. La date et l’heure d’une audience doivent être confirmées auprès du personnel du greffe au 613-996-8666.

 

 

38059    Attorney General of Canada v. British Columbia Investment Management Corporation and Her Majesty the Queen in Right of British Columbia

                (B.C.) (Civil) (By Leave)

 

Constitutional law - Interjurisdictional immunity - Taxation - Goods and services tax - Courts - Jurisdiction - Intergovernmental agreements - Lower courts finding British Columbia Investment Management Corporation (“bcIMC”) immune from taxation by Canada under the Excise Tax Act , R.S.C. 1985, c. E-15  (“ETA ”), in respect of assets it holds in pooled investments portfolios - Lower courts also finding bcIMC bound by provisions of Reciprocal Taxation Agreement (“RTA”) and the Comprehensive Integrated Tax Coordination Agreement (“CITCA”) respecting those assets - Whether bcIMC is immune, by reason of s. 125  of the Constitution Act, 1867 , from taxation under Part IX of the ETA in respect of assets held in pooled investment portfolios under the Pooled Investment Portfolios Regulation, B.C. Reg. 447/99 - Whether provisions of Part IX of ETA, including s. 123(1) as it relates to “persons” and paragraph 267.1 (5)(a), are applicable to the bcIMC, when, as an agent of the government of British Columbia, it provides investment management services in relation to pooled investment portfolios pursuant to the Public Sector Pension Plans Act, S.B.C. 1999, c. 44 (“PSPPA”) - Whether British Columbia Supreme Court should have declined to exercise jurisdiction over immunity from GST issue in favour of Tax Court of Canada - By what modalities can a Crown signatory to an intergovernmental agreement bind third parties that are not merely divisions or ministries of government to an intergovernmental agreement - Whether s. 16(6) of the PSPPA is effective to bind bcIMC to the intergovernmental agreements?

 

bcIMC was incorporated under the PSPPA as a trust company authorized to provide investment management services as part of a restructuring of the provincial public-sector pension system.  bcIMC manages certain assets in pooled investment portfolios pursuant to the Pooled Investment Portfolios Regulation. The majority of the funds held by bcIMC are investments of the five major B.C. public-sector pension plans. bcIMC provides investment management for these funds. 

 

bcIMC was assessed for GST owing in relation to the provision of investment management services for the pooled portfolios at $40,498,754.94, exclusive of interest and penalties. bcIMC filed without prejudice notices of objection to the assessments, which it was required to do in order to preserve its rights to challenge them. 

 

bcIMC also filed a petition seeking declaratory relief from the provincial superior court. The Supreme Court of British Columbia granted a declaration that the management services performed by bcIMC in relation to those assets are not subject to taxation by Canada under the ETA . At the same time, a declaration was granted that bcIMC is bound by the provisions of two agreements between Canada and British Columbia, the RTA and the CITCA, that may require bcIMC to collect and remit certain taxes.

 

The Attorney General of Canada appealed the former declaration and bcIMC cross-appealed the latter to the Court of Appeal.  The Court of Appeal dismissed the appeal and the cross-appeal. Both issues have been appealed and cross-appealed to this Court.

 


 

38059    Procureur général du Canada c. British Columbia Investment Management Corporation et Sa Majesté la Reine du chef de la Colombie-Britannique

             (C.-B.) (Civile) (Sur autorisation)

 

Droit constitutionnel - Doctrine de l’exclusivité des compétences - Droit fiscal - Taxe sur les produits et services  - Tribunaux - Compétence - Accords intergouvernementaux - Conclusion des juridictions inférieures que la British Columbia Investment Management Corporation (« bcIMC ») est à l’abri de la taxation canadienne en vertu de la Loi sur la taxe d’accise , L.R.C. 1985, c. E-15  (« LTA  »), à l’égard des éléments d’actif qu’elle détient dans des fonds communs de placement - Juridictions inférieures concluant aussi que bcIMC est liée par les dispositions de l’Accord de réciprocité fiscale (« ARF ») et de l’Entente intégrée globale de coordination fiscale (« EIGCF ») à propos de ces éléments d’actif - bcIMC jouit-elle, en raison de l’art. 125  de la Loi constitutionnelle de 1867 , de l’immunité fiscale, au titre de la Partie IX de la LTA, à l’égard des éléments d’actif détenus dans des fonds communs de placement en application du Pooled Investment Portfolios Regulation, B.C. Reg. 447/99? - Les dispositions de la Partie IX de la LTA, y compris le par. 123(1) en ce qui a trait aux « personnes » et l’alinéa 267.1(5)a) s’appliquent-elles à bcIMC lorsque celle-ci, à titre de mandataire du gouvernement de la Colombie-Britannique, fournit des services de gestion des placements en lien avec des fonds communs de placement en application de la Public Sector Pension Plans Act, S.B.C. 1999, ch. 44 (« PSPPA »)? - La Cour suprême de la Colombie-Britannique aurait-elle dû refuser d’exercer sa compétence à l’égard de la question de l’immunité vis-à-vis de la TPS en faveur de la Cour canadienne de l’impôt? - Par quelles modalités l’État, en tant que signataire d’un accord intergouvernemental, peut-il lier à un accord intergouvernemental des tiers qui ne sont pas simplement des divisions des administrations publiques ou des ministères? - Le par. 16(6) de la PSPPA a-t-il pour effet de lier bcIMC aux accords intergouvernementaux?

 

bcIMC a été constituée en application de la PSPPA comme société de fiducie autorisée à offrir des services de gestion des placements dans le cadre d’une restructuration du régime de pension de la fonction publique provinciale. bcIMC gère certains éléments d’actif dans des fonds communs de placement conformément au Pooled Investment Portfolios Regulation. La majorité des fonds détenus par bcIMC sont des placements des cinq principaux régimes de pension de la fonction publique britanno-colombienne. bcIMC s’occupe de la gestion des placements pour ces fonds. 

 

bcIMC a reçu un avis de cotisation établissant à 40 498 754,94 $, à l’exclusion de l’intérêt et des pénalités, la TPS due sur la prestation de services de gestion des placements pour les fonds communs. bcIMC a déposé, sans préjudice de ses droits, des avis d’opposition aux cotisations, ce qu’elle devait faire en vue de conserver son droit de les contester. 

 

bcIMC  a en outre déposé une requête sollicitant un jugement déclaratoire de la cour supérieure provinciale. La Cour suprême de la Colombie-Britannique a rendu un jugement déclarant que les services de gestion offerts par bcIMC relativement à ces éléments d’actif ne sont pas assujettis à la taxation canadienne en vertu de la LTA . Elle a rendu au même moment un jugement portant que bcIMC est liée par les dispositions des deux accords intervenus entre le Canada et la Colombie-Britannique, soit l’ARF et l’EIGCF, qui obligent peut-être bcIMC à percevoir et à remettre certaines taxes.

 

Le procureur général du Canada a interjeté appel du premier jugement déclaratoire et bcIMC a formé un appel incident contre le deuxième en Cour d’appel. La Cour d’appel a rejeté l’appel et l’appel incident. Ces deux questions sont l’objet du pourvoi et du pourvoi incident dont notre Cour est saisie.

 


 

38051    Christine DeJong Medicine Professional Corporation v. DBDC Spadina Ltd., Dr. Bernstein Diet Clinics Ltd., 2272551 Ontario Limited, DBDC Investments Atlantic Ltd., DBDC Investment Pape Ltd., DBDC Investments Highway 7 Ltd., DBDC Investments Trent Ltd., DBDC Investments St. Clair Ltd., DBDC Investments Tisdale Ltd., DBDC Investments Leslie Ltd., DBDC Investments Lesliebrook Ltd., DBDC Fraser Properties Ltd., DBDC Fraser Lands Ltd., DBDC Queen’s Corner Inc., DBDC Queen’s Plate Holdings Inc., DBDC Dupont Developments Ltd., DBDC Red Door Developments Inc., DBDC Red Door Lands Inc., DBDC Global Mills Ltd., DBDC Donalda Developments Ltd., DBDC Salmon River Properties Ltd., DBDC Cityview Industrial Ltd., DBDC Weston Lands Ltd., DBDC Double Rose Developments Ltd., DBDC Skyway Holdings Ltd., DBDC West Mall Holdings Ltd., DBDC Royal Gate Holdings Ltd., DBDC Dewhurst Developments Ltd., DBDC Eddystone Place Ltd., DBDC Richmond Row Holdings Ltd.

                (Ont.) (Civil) (By Leave)

 

Tort law — Fraudulent misrepresentation — Fiduciary relationship — Corporations — Knowing participation — Net transfer analysis — What “participation” entails in knowing participation — How the corporate identification doctrine applies in the context of knowing participation — Whether, in cases like this one, a court must consider the effect on third party investors when awarding remedies for knowing participation.

 

Over the course of several years, Norma and Ronauld Walton perpetrated a complex multi-million dollar commercial real estate fraud. They convinced various parties to invest equally with them in equal-shareholder, specific-project corporations that would acquire, hold, renovate and maintain commercial real estate properties in Toronto. Rather than investing significant funds of their own, the Waltons moved their investors’ money in and out of numerous corporations through a clearing house. Dr. Stanley Bernstein, through DBDC Spadina Ltd. and the other respondent corporations (the “DBDC parties”), and Christine DeJong, through the Christine DeJong Professional Corporation (“DeJong PC”), invested in several projects with the Waltons. In relation to each project, they entered into a project-specific corporation for the particular property. None of the agreements contemplated third-party investors, and none permitted the use of the investors’ money for anything other than the specific project. The DBDC parties’ funds were to be invested in the “Schedule B Companies”, and the DeJongs invested in the “Schedule C Companies”. Ms. Walton was the directing mind of all of the relevant investor companies. Late in the course of oppression proceedings launched by the DBDC parties, the DBDC parties alleged that the DeJong PC had engaged in knowing participation and knowing receipt in the Waltons’ fraud.

 

Inter alia, Newbould J. dismissed the DBDC parties’ claim that the DeJong PC had knowingly participated in a fraudulent and dishonest breach of fiduciary duty. Inter alia, the Court of Appeal allowed the DBDC parties’ appeal with respect to knowing participation.

 


 

38051    Christine DeJong Medicine Professional Corporation c. DBDC Spadina Ltd., Dr. Bernstein Diet Clinics Ltd., 2272551 Ontario Limited, DBDC Investments Atlantic Ltd., DBDC Investment Pape Ltd., DBDC Investments Highway 7 Ltd., DBDC Investments Trent Ltd., DBDC Investments St. Clair Ltd., DBDC Investments Tisdale Ltd., DBDC Investments Leslie Ltd., DBDC Investments Lesliebrook Ltd., DBDC Fraser Properties Ltd., DBDC Fraser Lands Ltd., DBDC Queen’s Corner Inc., DBDC Queen’s Plate Holdings Inc., DBDC Dupont Developments Ltd., DBDC Red Door Developments Inc., DBDC Red Door Lands Inc., DBDC Global Mills Ltd., DBDC Donalda Developments Ltd., DBDC Salmon River Properties Ltd., DBDC Cityview Industrial Ltd., DBDC Weston Lands Ltd., DBDC Double Rose Developments Ltd., DBDC Skyway Holdings Ltd., DBDC West Mall Holdings Ltd., DBDC Royal Gate Holdings Ltd., DBDC Dewhurst Developments Ltd., DBDC Eddystone Place Ltd., DBDC Richmond Row Holdings Ltd.

(Ont.) (Civile) (Sur autorisation)

 

Responsabilité délictuelle - Déclaration inexacte frauduleuse - Relation fiduciaire - Sociétés par actions - Participation en connaissance de cause - Analyse du transfert net - Que suppose la « participation » dans la notion de « participation en connaissance de cause »? - Comment s’applique la doctrine de l’identification à la société dans le contexte de la participation en connaissance de cause? - Dans des affaires comme la présente espèce, le tribunal doit-il prendre en compte l’effet sur les investisseurs tiers lorsqu’il accorde des réparations en cas de participation en connaissance de cause?

 

Sur une période de plusieurs années, Norma et Ronauld Walton ont perpétré une fraude complexe de plusieurs millions de dollars dans le domaine de l’immobilier commercial. Ils ont convaincu diverses parties d’investir en tant qu’actionnaires à parts égales avec eux dans des sociétés par actions visant des projets spécifiques qui acquerraient, posséderaient, rénoveraient et entretiendraient des immeubles commerciaux à Toronto. Plutôt que d’investir d’importantes sommes d’argent leur appartenant, les Walton déplaçaient, par le truchement d’une chambre de compensation, l’argent de leurs investisseurs d’une société à l’autre parmi les nombreuses sociétés créées. Le docteur Stanley Bernstein, par DBDC Spadina Ltd. et les autres sociétés par actions intimées (les « parties DBDC »), et Christine DeJong, par Christine DeJong Professional Corporation (« DeJong PC »), ont investi dans plusieurs projets avec les Walton. En lien avec chaque projet, ils concluaient un accord établissant une société visant un projet spécifique pour l’immeuble concerné. Aucun des accords n’envisageait des investisseurs tiers et aucun ne permettait l’utilisation de l’argent des investisseurs à une fin autre que le projet spécifique. Les sommes d’argent des parties DBDC devaient être investies dans les [traduction] « sociétés visées à l’annexe B » et le DeJong ont investi dans les « sociétés visées à l’annexe C ». Madame Walton était l’âme dirigeante de toutes les sociétés investisseuses pertinentes. Tard dans le cadre du recours en abus intenté par les parties DBDC, ces dernières ont prétendu que DeJong PC avait participé en connaissance de cause à la fraude des Walton et avait reçu le produit de cette fraude en connaissance de cause.

 


 

38188    Mitra Javanmardi v. Her Majesty the Queen and Attorney General of Quebec

(Que.) (Criminal) (As of right / By Leave)

 

(Publication ban in case) (Sealing orders) (Restriction on public access)

 

Criminal Law - Manslaughter - Criminal negligence causing death - Naturopath charged with manslaughter in death of patient and with having by criminal negligence caused death to patient - Whether the unlawful act of providing an intravenous injection without being a physician, contrary to ss. 31, 43, and 45 of the Medical Act, is objectively dangerous - Whether the Court of Appeal erred in law in concluding that the trial judge personalized the modified objective standard for penal negligence and criminal negligence - Whether the Court of Appeal erred in law in interfering with the trial judge’s finding that the appellant’s conduct did not amount to a marked departure from the standard of care of a reasonable person in the circumstances - Whether the Court of Appeal erred in law in setting aside the acquittals and entering a verdict of guilty under s. 686(4) (b)(ii) of the Criminal Code  - Whether the Court of Appeal erred in law in its analysis of causation by failing to consider whether the unlawful act, namely providing an intravenous injection without being a physician, was a significant contributing cause of the death, and not merely whether the intravenous injection caused the death - Whether ss. 234 and 236 of the Criminal Code  infringe ss. 6 or 15 of the Charter, and, if so, is the infringement justified under s. 1.

 

In June 2008, Roger Matern consulted the appellant, Mitra Javanmardi, a naturopath. Ms. Javanmardi administered an intraveous injection treatment. Mr. Matern died not long after the treatment. Ms. Javanmardi was charged, in connection with his death, with criminal negligence causing death and manslaughter.

 

The Court of Québec found on the basis of the evidence that the cause of Mr. Matern’s death was the injection administered by Ms. Javanmardi. But it acquitted her on both counts on the basis that, amoung other things, Ms. Javanmardi’s conduct had not involved a marked departure and her actions had not been objectively dangerous.

 

The Court of Appeal was of the opinion that errors of law had been made at trial. It found that all the essential elements of the offence of manslaughter had been established beyond a reasonable doubt and found Ms. Javanmardi guilty on that count. As for the count of criminal negligence, it found that a reassessment of the whole of the evidence was necessary and ordered a new trial for that purpose.

 


 

38188    Mitra Javanmardi c. Sa Majesté la Reine et la procureure générale du Québec

(Qc) (Criminelle) (De plein droit / Autorisation)

 

(Ordonnance de non-publication dans le dossier) (Ordonnances de mise sous scellés) (Restriction limitant l’accès du public)

 

Droit criminel - Homicide involontaire coupable - Négligence criminelle causant la mort - Naturopathe accusée de l’homicide involontaire coupable d’un patient et d’avoir, par négligence criminelle, causé la mort de ce dernier - L’acte illégal d’administrer une injection intraveineuse sans être médecin, en contravention des art. 31, 43 et 45 de la Loi médicale, est-il objectivement dangereux? - La Cour d’appel a-t-elle commis une erreur de droit en concluant que la juge du procès avait personnalisé la norme objective modifiée de négligence pénale et de négligence criminelle? - La Cour d’appel a-t-elle commis une erreur de droit en intervenant à l’égard de la conclusion de la juge du procès selon laquelle la conduite de l’appelante ne constituait pas un écart marqué par rapport à la norme de diligence de la personne raisonnable dans les circonstances? - La Cour d’appel a-t-elle commis une erreur de droit en annulant les acquittements et en inscrivant un verdict de culpabilité en vertu du sous-al. 686(4) b)(ii) du Code criminel ? - La Cour d’appel a-t-elle commis une erreur de droit dans son analyse de la causalité en ne se demandant pas si l’acte illégal, à savoir l’administration d’une injection intraveineuse sans être médecin, était une cause ayant contribué de façon appréciable au décès, et non pas simplement si l’injection intraveineuse avait causé le décès? - Les art. 234 et 236 du Code criminel  violent-ils les art. 6 ou 15 de la Charte et, dans l’affirmative, l’atteinte est-elle justifiée au regard de l’article premier?

 

En juin 2008, M. Roger Matern consulte l’appelante, Mme Mitra Javanmardi, naturopathe. Cette dernière lui administre un traitement par intraveineuse. Peu après le traitement, M. Matern décède. Mme Javanmardi est accusée, en lien avec ce décès, de négligence criminelle ayant causé la mort et d’homicide involontaire coupable.

 

La Cour du Québec conclut de la preuve que la cause du décès de M. Matern est l’injection administrée par Mme Javanmardi. Elle acquitte par ailleurs cette dernière des deux chefs d’accusation, car elle estime entre autres que la conduite de Mme Javanmardi ne révèle pas un écart marqué de comportement et que les actes posés par Mme Javanmardi n’étaient pas objectivement dangereux.

 

La Cour d’appel est d’avis que des erreurs de droit ont été commises en première instance. Elle estime que tous les éléments essentiels de l’infraction d’homicide involontaire coupable ont été établis hors de tout doute raisonnable, et déclare Mme Javanmardi coupable à l’égard de ce chef. Pour ce qui est du chef de négligence criminelle, elle estime qu’une nouvelle évaluation globale de la preuve s’impose et ordonne un nouveau procès à cette fin.

 


 

38114    Marie-Maude Denis v. Marc-Yvan Côté

(Que.) (Civil) (By Leave)

 

Canadian Charter of Rights and Freedoms  - Freedom of expression and press - Journalist and confidential source - Judgments and orders - Interlocutory orders - Courts - Jurisdiction - Police investigations concerning respondent - News reports disclosing information and documents arising from investigations - Journalist forced to divulge identity of her confidential sources - Court of Appeal finding that it had no jurisdiction to hear appeal - Parliament’s intention as regards s. 39.1  of Canada Evidence Act , added to that Act by Journalistic Sources Protection Act - Scope and implications of reversal of burden of proof in s. 39.1(9) - Elements to be considered in new balancing exercise provided for in s. 39.1(7)(b) - Jurisdiction of provincial intermediate appellate courts under s. 39.1(10) - Canada Evidence Act , R.S.C. 1985, c. C‑5, s. 39.1 .

 

Mr. Côté alleged that certain documents and information arising from a police investigation relating to charges of fraud, bribery, corruption and breach of trust had ended up in the hands of a journalist, Ms. Denis, who had published certain details from them. Mr. Côté filed a motion for a stay of proceedings before the trial judge, alleging that the information disclosed had been deliberately leaked by agents of the state and that the leaks were an abuse of process that would compromise the fairness of his trial. He therefore tried to compel Ms. Denis to testify in order to force her to divulge the identity of her sources so that he could find the persons responsible for the leaks and support his position. Ms. Denis applied to have her summons as a witness quashed, relying on the confidential protection of her sources.

 

The Court of Québec dismissed the motion to divulge the identity of the sources under s. 39.1(7)  of the Canada Evidence Act . The Quebec Superior Court allowed Mr. Côté’s appeal and authorized the disclosure by Ms. Denis of the identity of her confidential sources. The Quebec Court of Appeal dismissed a subsequent appeal by Ms. Denis, finding that it had no jurisdiction over her appeal under s. 39.1(10)  of the Canada Evidence Act .

 


 

38114    Marie-Maude Denis c. Marc-Yvan Côté

(Qc.) (Civile) (Autorisation)

 

Charte canadienne des droits et libertés  - Liberté d’expression et de la presse - Journaliste et source confidentielle - Jugements et ordonnances - Ordonnances interlocutoires - Tribunaux - Compétence - Enquêtes policières au sujet de l’intimé - Reportages diffusant des informations et documents découlant des enquêtes - Journaliste forcée à divulguer l’identité de ses sources confidentielles - Cour d’appel se prononçant sans compétence pour entendre appel - Quelle est l’intention du législateur relativement à l’article 39.1 introduit à la Loi sur la preuve au Canada  par la Loi sur la protection des sources journalistiques? - Quelles sont la portée et les implications du renversement du fardeau de la preuve prévu au paragraphe 39.1(9)? - Quels éléments doivent être pris en considération dans le cadre du nouvel exercice de pondération prévu au paragraphe 39.1(7)b)? - Quelle est la compétence des cours d’appel provinciales intermédiaires en vertu du paragraphe 10 de l’article 39.1? - Loi sur la preuve au Canada , L.R.C. 1985, ch. C-5, article 39.1 .

 

Dans le cadre d’une enquête policière pour des accusations de fraude, de corruption et d’abus de confiance, M. Côté allègue que certains documents et informations découlant de l’enquête se retrouvent entre les mains d’une journaliste, Mme. Denis, qui en publie certains détails. M. Côté dépose une requête en arrêt des procédures devant le juge de première instance, alléguant que les informations dévoilées sont des fuites délibérées par des agents de l’État, et que ces fuites constituent un abus de procédure qui menacerait l’équité de son procès. M. Côté tente donc de contraindre Mme. Denis à témoigner, la forçant ainsi à divulguer l’identité de ses sources afin de remonter jusqu’aux auteurs des fuites et appuyer sa thèse. Mme. Denis demande l’annulation de son assignation comme témoin, invoquant la protection confidentielle de ses sources.

 

La Cour du Québec refuse la requête en divulgation de l’identité des sources en vertu du par. (7)  de l’art. 39.1  de la Loi sur la preuve au Canada . La Cour supérieure du Québec accueille l’appel de M. Côté, et autorise la divulgation par Mme. Denis de l’identité de ses sources confidentielles. La Cour d’appel du Québec rejette un appel subséquent de Mme. Denis, se prononçant sans compétence à l’égard de son pourvoi en vertu du par. 10 de l’art. 39.1 de la Loi sur la preuve.

 


 

38461    Her Majesty the Queen v. Omar Muhammad Omar

(Ont.) (Criminal) (As of Right)

 

Constitutional law - Charter of rights  - Enforcement - Exclusion of evidence - Respondent’s s. 8 , 9  and 10(b)  Charter  rights infringed - Trial judge refusing to exclude the evidence obtained in breach of the respondent’s Charter  rights - Court of Appeal allowing appeal and entering acquittals - Whether Court of Appeal erred in excluding the evidence under s. 24(2)  of the Charter  - Application of R. v. Grant, 2009 SCC 32, [2009] 2 S.C.R. 353.

 

The respondent was convicted of various firearms offences and of possession of cocaine for the purpose of trafficking. He was stopped by two police officers and asked to identify himself while walking down the street late at night with an acquaintance. While one officer sat in the police car and ran their names through the Canadian Police Information Centre, the other officer remained with the respondent and his acquaintance and directed them more than once to keep their hands out of their pockets. When the officer standing with the men saw the barrel of a gun in the respondent’s pocket, the respondent was tackled, the gun was seized and the respondent was arrested. A search incident to arrest revealed he was carrying four rounds of ammunition. A search conducted at the station yielded a clear plastic bag containing cocaine. The trial judge found that the respondent’s s. 8 , 9  and 10(b)  Charter  rights had been infringed, but she refused to exclude the evidence on the basis that the police had acted in good faith and had not believed that they had detained the respondent. On appeal, the only issue was whether the trial judge had erred in refusing to exclude the evidence. A majority of the Court of Appeal allowed the appeal and entered acquittals on all counts. In its view, the police had no lawful justification for detaining the respondent, they had no excuse for not knowing that they were violating his Charter  rights, and this was not a case like R. v. Grant, 2009 SCC 32, [2009] 2 S.C.R. 353, in that they were not operating in circumstances of considerable legal uncertainty. Brown J.A., dissenting, would have dismissed the appeal.

 


 

38461    Sa Majesté la Reine c. Omar Muhammad Omar

(Ont.) (Criminelle) (De plein droit)

 

Droit constitutionnel - Charte des droits - Réparation - Exclusion d’éléments de preuve - Les droits que les art. 8 , 9  et 10b)  de la Charte  garantissent à l’intimé ont été violés - La juge du procès a refusé d’exclure des éléments de preuve obtenus en violation des droits garantis à l’intimé par la Charte  - La Cour d’appel a accueilli l’appel et inscrit des acquittements - La Cour d’appel a-t-elle eu tort d’exclure des éléments de preuve en application du par. 24(2)  de la Charte ? - Application de l’arrêt R. c. Grant, 2009 CSC 32, [2009] 2 R.C.S. 353.

 

L’intimé a été déclaré coupable de diverses infractions liées aux armes à feu et de possession de cocaïne en vue d’en faire le trafic. Il a été intercepté par deux policiers qui lui ont demandé de s’identifier alors qu’il marchait dans la rue tard la nuit avec une connaissance. Pendant qu’un des policiers était assis dans l’autopatrouille et vérifiait leurs noms dans le Centre d’information de la police canadienne, l’autre policier est demeuré avec l’intimé et sa connaissance et leur a demandé plus d’une fois de garder les mains hors de leurs poches. Lorsque le policier qui se tenait avec les hommes a vu le canon d’une arme à feu dans la poche de l’intimé, l’intimé a été projeté au sol, l’arme a été saisie et l’intimé a été arrêté. Une fouille accessoire à l’arrestation a révélé qu’il portait quatre cartouches. Une fouille effectuée au poste a permis de découvrir un sac de plastique transparent renfermant de la cocaïne. La juge du procès a conclu que les droits que les art. 8 , 9  et 10b)  de la Charte  garantissent à l’intimé ont été violés, mais elle a refusé d’exclure les éléments de preuve au motif que les policiers avaient agi de bonne foi et n’avaient pas cru avoir mis l’intimé en détention. En appel, la seule question à trancher était de savoir si la juge du procès avait eu tort d’exclure les éléments de preuve. Les juges majoritaires de la Cour d’appel ont accueilli l’appel et inscrit des acquittements relativement à tous les chefs d’accusation. À leur avis, les policiers n’avaient aucune justification légitime pour détenir l’intimé et ils n’avaient aucune excuse de ne pas savoir qu’ils violaient les droits que lui garantit la Charte , et qu’il ne s’agissait pas d’une affaire comme R. c. Grant, 2009 CSC 32, [2009] 2 R.C.S. 353, puisqu’ils ne travaillaient pas dans un contexte d’incertitude juridique considérable. Le juge Brown, dissident, aurait rejeté l’appel.

 


 

 

 

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